Anteriorment ja us vàrem parlar d’Yves Mailliere, un apassionat viatger que a lloms de la seva moto va creuar el cor de la Ruta de la Seda i ens ho mostra amb uns relats plens d’anècdotes, records, descobriments i espectaculars imatges. Aquest cop us volem convidar a compartir les mirades i la tristor del Mar d’Aral del seu relat “Muynak, le Tchernobyl silencieux de l’Asie Centrale:
“4 heures d’un trajet interminable à travers les paysages désolés du Karapakalstan. C’est le prix à payer de Nukus pour rejoindre le terminus de Muynak, au « Far West de l’Ouzbékistan ». A Nukus, un hadj est monté au départ du bus pour faire une prière pour les passagers. Et pour cause ! Ne prenez jamais le bus en Ouzbékistan sans vérifier que « Mac Gyver » est bien du voyage. Généralement assis à la droite du chauffeur, l’homme est capable de faire redémarrer le bus dans n’importe quelle condition ! A l’aller, « Mac Gyver » nous a changé une durite de refroidissement explosée avec un bout de tube, deux coups de tournevis et un peu d’eau de l’Amou Daria. Sur le retour, nous perdrons une roue. Et dans deux jours, nous casserons un amortisseur entre Khiva et Boukhara au milieu du désert du Kyzylkoum.
Dès la descente du bus, le ton est donné. Anciennement le port Ouzbek le plus important de la Mer d’Aral, Myunak n’est plus aujourd’hui qu’un village fantôme. Au loin, un groupe d’enfants scrute l’horizon du haut d’une falaise. Face à eux, un vaste cimetière duquel dépassent des cadavres d’animaux empoisonnés, et des carcasses de chalutiers rongées par le sel. Cette étendue de sable à perte de vue est tout ce qu’il reste de la mer d’Aral depuis qu’elle a reculé de plus de 50 à 120 km par endroit. Une mer autrefois grande comme le Portugal, et qui n’est plus aujourd’hui qu’un un lac salé qui se dessèche au milieu d’un désert. Une mer que ces enfants n’ont jamais vue, et qui leur est racontée au coin du poêle par leurs parents…”